29.5.05

gisant


23.5.05

Leçon d'humilité.

Ce blog ne va nulle part. Si vous avez un peu de temps à tuer, tentez l'expérience de relire. C'est pas si long. Et vous vous demanderez peut-être : c'est bien beau, tout ça, mais où il voulait en venir, ce con?

J'ai un peu oublié.

On oublie tous.

Et ça aussi, je vais l'oublier.

Si l'auteur peut se permettre une intrusion : je ne me souviens plus de ce que je ressentais au début. Je ne me souviens plus de mon incompréhension. De ma haine. De mon refus catégorique. De ma dérision. De mon impossibilité. De ma frustration. De mon non-sens. De ma découverte futile. De mon implosion. De mon rhinocéros dans l'estomac. De mes papillons dans les cheveux. De la neige fondante. De la chiasse extérieure. Et intérieure. Je ne me souviens plus de la douleur.

C'est à regrets que j'aime.

À plus tard.

JP

8.5.05

Éloïse et le vide

Lui faire l'amour équivalait pour lui à s'extraire du monde. C'était un moment de calme, de paisible volupté. Dire qu'il s’étendait peut-être trop aisément dans sa confortable intimité ne serait pas mentir, mais dans un soucis de vérité, on l’accuserait plutôt de s’être bassement vautré dans une luxure dérobée lâchement à celle qui l’aimait. Et que lui, que lui feignait d’aimer, par la parole qu’il savait manier avec tant de facilité, et qui lui servait si bien pour obtenir ce qu’il désirait tellement : le vide.

Avec elle, il se sentait vide, et enfin libre. Elle était une voilure dorée sur des mats rouillés. Elle était un décor doux à l’œil sur une vérité sordide et brute. Une peau de soie sur le squelette du monde, rugueux et pourri de l’intérieur. L’accessible trêve d’un interminable cauchemar.

Lorsque leurs deux corps s’enlaçaient, c’était toujours à la lumière tamisée de l’ampoule électrique. Oh! Mais cela n’avait certes rien à voir avec le romantisme du cinéma hollywoodien. Il avait la caresse paresseuse et le baiser sec. Chaque geste relevait de l’automatisme, comme la routine quotidienne du retour à la maison. Il soulevait sa robe comme on ouvre la porte. Il lui caressait la nuque comme on retire son manteau, le dos comme on s’appuie sur la patère, pour retirer ses chaussures comme il lui retirait ses chaussures. Et leurs gestes s’enchaînaient toujours pareillement, et leur plaisir était toujours aussi sommaire, aussi anodin que de s’asseoir dans le fauteuil pour lire dans le journal la suite des nouvelles de la veille, pour, enfin, s’assoupir, confortablement bras contre le corps, mains sur le ventre.

L’aspect british de sa vie se traduisait par une très britannique notion du plaisir. Comme un plum pudding, simple et efficace. Lui, comme quelques électrons épars, dans la matière optimiste qu’elle était. Il l’aimait, tous leurs atomes étant vaguement crochus. Il l’aimait, leurs êtres tendant à la neutralité, l'expression du vide. Il avait besoin de sa charge à elle autour de sa vie à lui. Il l’aimait comme un homme plein de vide est attiré par le plein de plein, pour former le rien.

C’était, il importe de le dire par soucis de chronologie, bien après qu’il eut quitté le Jardin. Bien après que la neige eut à nouveau tombé. Bien après que des vents glacés eurent tout frigorifié. Encore.

7.5.05

Messe Dominicale

Pleurons sur notre jeunesse fuyante. Pleurons, oui, pleurons notre Églises esseulée, délaissée. Laissée à elle-même dans sa vieillesse et sa sénilité. Elle fuit de partout, notre Église, dans une irrespectueuse incontinence. Ô, notre haut, Haut Savoir de l'existence humaine est durement, sévèrement éploré. Pleurons notre solitude, ce matin, car Dieu n'habite plus le coeur des jeunes. Les Jardins que notre bon Père a aménagés en nous sont méprisés, mes pauvres vieux, parce que la jeunesse nous fuit.

Pleurons, et mourons, enfin.

2.5.05

PUBLICITÉ : les jours sombres

On ne vit pas dans une cour, dans un Jardin, fut-il fleuri.

tout Jardin, s'il est clos est une prison. Le personnage n'en est que plus crédible. L'auteur en perd goût de l'écriture.

Avant qu'ils ne me manquent, les mensonges existaient


- L'auteur

Jésus l'homme.

C'est qu'il faut voir comment tu légitimes ta dîme, comment tu attouches ta vie, attente à tes espérances pour un homme qui jadis est mort comme tant d'autres. Comment expliquer deux mille ans plus tard, plus tard qu'un seul homme, qu'un seul homme soit à l'origine de tant d'émeutes. En vérité, en vérité je vous le hurle, si les romains ont tué Jésus parce que les juifs ne les en ont pas empêché, alors meute d'hurluberlus, vous avez jouï d'une belle petite histoire, maintenant il faudrait peut-être cesser de nous entretuer pour Hansel et Gretel. Le dernier autodafé, je suggère que ce soit Saint-Pierre qui le réalise, mais alors tant de brûlures, tant de plaies pour un feu qui n'aura plus aucune explication, je l'admets, ce serait faute que de les détruire pour un seul homme. Conscientisons les masses, car son ignorance est lourde. Feu, Jésus quand mourras-tu donc?

Jésus n'est pas mort pour nous, il n'est jamais ressuscité, il s'est contenté de nous raconter une belle histoire, et croyez-moi, on n'est pourtant pas près de tourner la page.

Mais faudrait.